Nous sommes l'éphémère qui passe et lasse, filant dans un ciel qui rejoins le sol filtrant le bruit de nos pas lourds vers l'éternité.
J'aime beaucoup ce texte, on y ressent l'âme.
L'univers semble courir. De la guerre entre Terre et Soleil, je suis plein de question. Est-ce le premier ou le second combat aujourd'hui de ces titans aux cœurs de feu ? Je veux savoir mais je n'y arrive pas car je refuse de regarder l'écran serré à mon poignet et celui au fond de ma poche. Ils ont la réponse mais je veux la trouver tout seul, la voir comme une évidence écrite dans le ciel enflammé. Finalement je tourne le dos à la lumière et dans l'ombre je fais face au futur. Du béton, du fer et de moi même s'étirent des fils d'obscurité. Certains semblent courir jusqu'à l'infini.
Puis-je vraiment voir jusque là ?
Cette question tourne maintenant dans ma tête tandis que j'essaye toujours de résoudre la première énigme. Je n'avais pas prévu que des étoiles trop proches m’empêchent de voir le temps dans le ciel. Éblouissantes, elles polluent l'espace, elles obstruent le passage de mon esprit vers le firmament.
Un pas après l'autre, j'avance sur la route zébrée. En face, un peu à gauche, le métal, l'essence et le bonhomme dedans démarrent trop vite et viennent sur moi. Ils crient, ils klaxonnent. A ce carrefour mon frère-objet ignorant et stressé ne remarque pas que pour moi aussi c'est vert. Il me regarde blasé, le mépris pour moi sur son visage me demande pourquoi je marche sur son chemin d'étoile. Dans les yeux d'autres frère-objets, on m'habille insolent, racaille, déchet, intrus. Je fixe mon feu, perdre du temps à m'expliquer davantage me mettra en tort. Il me dévisage et je l'ignore c'est ainsi que nous parlons. Il est méchant dans sa tête, je ne veux plus voir là dedans. Sa peur me fait peur. Une fois, j'ai regardé, il avait peur de moi. Ma chair habillé différemment de la sienne l’effrayait, cela m'a terrorisé. Ma peau couverte d'un autre style que le sien le dégoutait tant que ça m'en encore terrorisé. J'avais compris que parmi mes frère-objets, il y avait des objets de la peur, des ignorants et des peureux. Certains rêvaient de me jeter derrière des barreaux de métal et de tranches de béton, d'autres voulaient me couvrir d'essence et me transformer en soleil. Ils le veulent encore sans aucun doute. Ils sont convaincus par la peur, ils l'aiment, ils oublient de savoir et de se souvenir. Ils oublient de regarder le passé et dans le présent ils refusent de prendre du recul. Pour ne pas exploser je les ignore, je fixe mon feu, ma lumière, mon objectif. Je canalise mon indignation. J'ai pitié de nous, de moi impuissant et de lui tout court, mon frère-objet. Nous sommes dans une guerre semblable à celle qui se déroule au dessus de nous. Incessante, quotidienne, titanesque.
Je lève à nouveau les yeux vers les distrayantes et polluantes étoiles. Suspendues à leurs tiges de métal, parfaitement rangées, les lampadaires sont la sculpture d'un escadron d'étoiles filantes qui trouble le bleu du ciel. Quand je refuse de consulter les écrans sur mon corps, je suis incapable de discerner les couleurs empourprées du matin des couleurs empourprées du soir. Le temps est une suite de chiffre associée à une tache précise. Le ciel est une voix douce derrière un écran.
Nous sommes des étoiles filantes.
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