L'alphabet répugnant

Je gèle littéralement quand lis le menteur et je ne décongèle si l'entend se repentir.
Cet alphabet appris de force m'a si souvent fait perdre confiance en l'homme que je l'appelle maintenant mon frère objet.
Et à force de l'observer j'ai eu envie de le détruire.

Bien sûr je ne l'ai pas fait. Personne ne le ferai en fait. Il y a toujours quelque chose en nous qui nous en empêche. Un genre d'espoir mutant d'être en être. Et j'aime cette chose.
J'admire cette magie qui subsiste dans le souvenir de mon frère. Je l’idolâtre et je la recherche pleinement même si je la sais cruellement incomplète. L'important c'est qu'elle existe alors je cherche et j’espère la trouver un jour comme dans me rêves. Comme si les galaxies lointaines de mon subconscient attendaient sagement que je les trouve.
Cependant c'est triste qu'à part cette magie fantasmagorique il n'y ait rien.  Rien chez moi où installer mon frère sans qu'il s'en repaisse. Rien chez moi de quoi le peindre sans mots durs. Rien pour l'entendre sans m'accuser d'un mal imaginaire. Rien chez lui pour écrire un rictus sain. Rien chez lui pour lui sans jamais voler mes trésors. Rien, rien rien et pour ça je ne l'aime pas. Je ne veux plus essayer.

C'est étoiles qui filent, avalent tout sur leur passage puis explosent. Leur enfants feront de même. Plus graves et plus nombreux. On peut s'attendre à ce qu'ils soient plus sages mais à nous voir nous, il est inutile de l'espérer. Nous les débris d'un univers déjà chaotique nous évertuons à construire des galaxies de détritus. Employant la sagesse pour ne pas voir les continents de la mort que nous fabriquons. Cette prouesse nous rend fier.

Magie, j'ai arrêté mon analyse. Il fallait que je me préserve, que je sauve le bout de moi non aigri qui vit encore dans une toile d'amour inconditionnel. Il n'a pas besoin qu'on le jette au feu des étoiles filantes. Il se doute que dehors dansent le guerrivore et l'argentovore, que brillent des yeux aux frontières, que gargouillent des ventres cannibales, qu'attendent ces monstres dont la lecture m'a gelé l'esprit plus d'une fois. Leur alphabet colossal et répugnant.

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